Photo Jean Baptiste FABRY

          Charmes-sur-Rhône

 

 

Les origines du village de Charmes

 

 

 

Le nom de Charmes trouve son origine dans le toponyme KAR, en langue pré-indo-européenne.

 

KAR, d'où KAL, GAL, GAR à CALM, puis CHARMIS, CHARMES (1).

 

 

 

           La forteresse a été élevée sur un site qui, en terme de défense constitue un éperon barré, aménagé depuis la préhistoire. Les nombreux fragments de tegulae jonchant le sol et les alentours, et en réemploi dans les murs, attestent de la présence d'un fortin destiné à la surveillance du Rhône, pendant le premier millénaire de notre histoire.

 

    

De nombreux vestiges historiques témoignent du passé de Charmes-sur-Rhône.

Devant l’hôtel de ville trône le tombeau du sénateur romain Aléthius, datant des années 500 après Jésus-Christ. Emplacement important pour surveiller le Rhône, Charmes fut un fortin romain avec un péage sur le Rhône.

 

 

 

        Le destin de Charmes fut ensuite lié à celui du seigneur de Crussol. La riche famille de Crussol surveille le Rhône et Valence du haut de sa forteresse. Dans le système médiéval, il y a les vassaux et les seigneurs qui sont eux-mêmes vassaux d’autres seigneurs avec tout en haut de la pyramide le roi. Valence est au Moyen-Age une cité épiscopale avec donc à sa tête un évêque. Les évêques n’ont pas le droit de faire la guerre mais s’entourent de familles nobles capables de prendre leur défense. Quand le catharisme se développe jusque dans la vallée du Rhône, certains seigneurs locaux se tourneront vers la nouvelle religion, c’est notamment le cas du seigneur de Chabeuil qui prend fait et

Photo Jean-Claude FABRY

 

cause pour le catharisme. L’évêque de Valence demande alors le secours des familles de Crussol et de Tournon qui arrêteront le seigneur de Chabeuil pour le conduire aux prisons de l’évêque. En récompense, l’évêque donnera au seigneur de Crussol la cité de Charmes et au seigneur de Tournon un château au-dessus de Cornas. La famille de Crussol quitte son nid d’aigle de Crussol pour s’établir en 1220 dans le cadre plus gai du château de Charmes au-dessus du village.        

Photo Jean Claude FABRY       Texte Alain Saint André

          Quand le seigneur de Crussol se convertira au protestantisme, la population le suivra, avant qu’il redevienne catholique en 1600. Emmanuel de Crussol pratiquera des dragonnades anti-protestants si bien qu’en 1620 il n’y a presque plus personne dans Charmes et Saint-Georges car la population s'est exilée en Allemagne et en Suisse. Auparavant, entre 1540 et 1600, le roi réquisitionne le château de Charmes pour ses troupes pendant que le seigneur de Crussol va dans son château d’Uzès. Face aux dégradations causées par les soldats, le seigneur fait réaliser des inventaires avant et après par des notaires, et envoie la facture au roi.

Le seigneur de Crussol fait réalisée au château de Charmes une chapelle identique à celle de son château d'Uzès qui est magnifique. Malheureusement, elle sera détruite en 1740 par un notaire véreux Louis Bouchon qui construira avec les pierres son hôtel particulier (aujourd'hui devenu la mairie). Le curé de l'époque, opposé à cette destruction, organisera des processions sur le site de la chapelle. Aujourd'hui, il ne reste que des ruines du château de Charmes qui ne sont pas accessibles.

 

 

Photo JB FABRY