les compagnons de Charmes

Le Château féodal

      • Le château couronne le rocher et domine la vallée du  Rhône et les environs sur trois côtés. Quoi de si naturel, depuis l'antiquité les hommes ont adopté ce site comme refuge.
      La plupart des anciens castels établis par commodité de défense sur des éperons rocheux n'ont pas de source : ils doivent secontenter de l'eau de citernes alimentées par les toitures ou par les surfaces dallées des cours.
      Notre château a toujours été convoité pour son abondance en eau, et l'eau c'est la vie. Voici donc au milieu de la cour d'honneur,un puits en partie taillé dans le roc, et au fond de ce puits, une galerie horizontale formant un drain, allant chercher l'eau si précieuse sous le plateau voisin.
      Entré par donation dans le patrimoine de la famille de Crussol en 1228, le château de Charmes n'est pas le berceau de cette famille, mais fut sa résidence favorite.
       De nombreux actes de justice, des inventaires, des testaments y sont dressés.
     Photo Jean-Claude FABRY

Par trois fois, les Assemblées des États du Vivarais se tiennent au château de Charmes.
       Les notaires mentionnent : fait et récité... dans la salle des Lions véhéments... dans la grande salle... dans la chambre du seigneur... dans la salle d'audience... dans la chapelle neuve, etc., parfois en présence du seigneur ou de sa dame.
       La chambre des filles, celle des nourrices attestent une vie familiale.
       Nous avons aussi la description d'un jardin potager bien garni.




       Une salle de la fauconnerie nous laisse présumer des loisirs  du seigneur.
      En 1486, Jacques 1er de Crussol épouse Simone d'Uzès. La famille prend alors le nom de "Crussol d'Uzès" et quitte Charmes pour s'installer à Uzès.
      Malgré tout, c'est dans un bâtiment que l'on venait tout juste d'adjoindre au château que le 29 juillet 1523, Charles de Crussol épouse à Charmes Jeanne de Genouilhac "devant l'entrée de la chapelle neuve".
     


Photos Jean-Baptiste FABRY

 

A la révolution,le mot château fut abhorré,rappelant trop l'ancien régime.

C'est ainsi que notre château après avoir servi de carrière de pierre pour construire le bas du village,fut affublé par quelques hellénistes locaux du nom "Olympe"comme le mentionne le cadastre de 1812.

Il fut à la fin du XVIII siècle planté en vignes,puis devint un jardin romantique au XX siècle.

 

Ce début de troisième millénaire sera pour le site une période de consolidation,de réhabilitation et d'animations culturelle.

A ce jour l’accès au château est interdit au public

 

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        Comme le petit Poucet,le Rhône a  déposé ces galets à l’époque glaciaire. Vous les avez peut-être remarqués lors de la descente derrière le château.

En I548,les remparts bu château ont été rehaussés avec les galets du plateau, pour se protéger des tirs de canons devenus plus puissants. Ingénieux , non !

 


 

 

 


chateau de charmes au xvi siecle

Charmes et les Seigneurs

De CRUSSOL d'UZES

 

«Ecartelé: aux 1 et 4 fascé d'or et de sinople de
six pièces (qui est de Crussol) ; aux 2 et 3 d'or, à
trois bandes d'or (qui est d'Uzés).»

1) Les maîtres:
Les communautés de Charmes et de St-Marcel étaient liées à la
famille de Crussol depuis 1220. Les Seigneurs de Crussol furent
tous seigneurs de Charmes et de St-Marcel (sauf Louis, seigneur
de St-Marcel en 1416).
    Mais, en 1486, Jacques 1er de Crussol se maria avec Simone
d'Uzès. Le duc d'Uzès, baron de Crussol, seigneur de Vias,
Florensac et autres places (dont Charmes), ne fut pas le seul
noble à Charmes. Rapidement, de petites seigneuries s'étaient
créées à l'ombre des Maîtres de Crussol puis d'Uzès.

Les petites seigneuries

BLOU

 

Armes : d'argent au Cyprès de Sinople.

 

 

 

 

- La plus ancienne fut celle de Blou. En 1302, Pierre de
Blou, damoiseau, fit une reconnaissance de ses terres de St-Marcel
et de sa maison forte près d'Ambroye (porte de l'Embroye actuelle?).

Cette famille, une des plus anciennes du Vivarais, avait son
origine à Toulaud. La branche de Charmes, après bien des allian-
ces, notamment avec Chambaud, baron de Privas, chef des hugue-
nots, changea de main et fut vendue en 1626. Les Blou faisaient
partie de la Cour de Crussol avec les Galbert des Fonts. Ces deux
familles ont souvent paraphé des actes de la Maison de Crussol,
actes souvent passés en la Chambre Blanche, Verte, Basse ou en la Chapelle du Château de Charmes. Les Galbert des Fonts eurent des revers de fortune et leurs biens furent liquidés en 1687.

 

CHAMBAUD de SAINT-LAGER

 

«Tiercé en fasce, au 1er d'argent, au chevron d'azur

accompagné de trois casques grillés de front de

gueules; au 2e d'azur, à trois étoiles d'or posées

en fasce; au 3e d'argent, au lévrier courant

d'azur.» (Armoriai de 1696, armes de Scipion de

Chambaud de Fontblachère).

 

- La famille Chambaud de St-Lager, originaire de St-Lager Bressac, possédait des biens sur Charmes et St-Marcel. Grâce a Etienne de Chambaud, sieur de Fond Blachère, habitant Charmes, la famille fut maintenue dans sa noblesse par jugement de 1698.

Alexandre Chambaud, successeur d'Etienne, eut pour fils Noble François de Chambaud né le 7 juin 1731. Dernier descendant de la famille, François fut page de la grande écurie du roi et officier de cavalerie. Il se disait Seigneur des Iles mais savait, à 1 occasion se conduire comme le dernier des palefreniers (voir plus loin «Affaire  St-Lager».

 

BIOUSSE du PLAN
 

  «D'azur, au coq au naturel.» (Communiqué par
    M. A. Biousse du Plan).
     Alias: «Ecartelé: d'argent, à la croix de Saint-
  André d'azur, cantonnée de 4 quinte-feuilles de
   gueules tigées de sinople.» qui est de Commiers.
    (Cachet communiqué par M. A. Biousse du Plan).

- La famille Biousse du Plan a encore des descendants sur les  terres de St-Marcel. Les Biousse, dont il fut question à St-Péray et  St-Marcel au 16e siècle, étaient des roturiers qui prirent peu a peu  des positions sociales et furent appréciés de leur Seigneur. Mathieu  de Biousse, docteur de la Faculté de Valence, se fit tant respecter  au'on le nomma Messire dans les actes. Gaspard de Biousse sera  Bailli d'épée au Comté de La Voulte en 1557 et aura le titre  d'Ecuyer. En 1710, Antoine de Biousse, praticien (notaire) fit les  actes de reconnaissance de la famille de Pierregourde. Gabriel  Biousse (1701-1774), seigneur de Presle, devint juge mage au
 baillage épiscopal de Valence.

 

BIOUSSE de GEYS

 

"D'azur,au boeuf passent d'argent" (Vicomte de Montravel)

 

 

 

En 1766, maître Pierre-François Biousse, seigneur de Gey, acheta la totalité des biens, meubles et immeubles, droits et pensions qu'Alexandre de Bénéfice, baron de Cheyius, possédait aux mandements de Charmes et de St-Marcel. Il devint aussipropriétaire du droit de Banalité que le baron de Cheyius possédait par indivis avec les héritiers du sieur Pierre Delhome, four et maison se trouvant au Compois (document cadastral) de l'époque
sous l'article 32.

    Ce bel exemple d'accession à la noblesse par le travail et l'intégrité perdit une part de sa sérénité lorsque Pierre-François Biousse, nouveau propriétaire de terres bordant le Rhône, devint pour son malheur, voisin de l'irascible Alexandre Chambaud, seigneur de St-Lager.
   

Une petite seigneurie se développa à la terre de Pierremalle pour contrôler le carrefour, important à l'époque, des routes venant de St-Georges et de la Vallée du Rhône, de St-Péray via Toulaud, et de Vernoux via Entreille. La famille Dupres, attachée par alliance à la terre de Pierremalle en 1690, entra, elle aussi, dans le giron de la famille Crussol-Uzès.
   

A la veille de la Révolution, Pierre-Antoine Dupres était seigneur de Belmont, Planèze, Pierremalle (1) et autres lieux.
Notaire depuis 1770, il s'occupa notamment des biens des Abbesses de Soyons. Lors des Etats particuliers du pays de Vivarais, tenus en la bonne ville de St-Péray en 1786, on l'annonçait ainsi:
    Maître Pierre-Anthoine Dupres de Pierremalle, subrogé de très haut, très illuste et très puissant Monseigneur Emmanuel de Crussol, duc d'Uzès, baron de Crussol... Il était encore représentant de son seigneur aux Etats du Vivarais, tenus à Tournon le 18 juin 1789.
   

Les d'Audemard avait un titre de noblesse qui fut souvent contesté. Pourtant, on sait que, vers l'année 1550, Emmanuel de Crussol inféoda la ruine d'une des deux tours de Toulaud à notre Mathieu d'Audemard, habitant Charmes, qui fut aussi'  l'oncle de Jeanne de la Sauve, fille de noble Abel de la Sauve, baMIi du Comté de Crussol. En 1695, St-Georges eut un d'Audemard comme maire perpétuel...
    

Ainsi le pays de Charmes et de St-Marcel subit l'éclosion d'un essaim de petits seigneurs qui servirent avant tout de relais entre les Communautés et les puissants maîtres de Crussol et d'Uzès.
(1) sur St-Georges.