A l'aube du 21e siècle, le sarcophage d'Alethius s'est offert un nouveau voyage.
Il a quitté la solitude de son parc, chemin de Clairfont pour venir au cœur du village
Soumis aux injures du temps depuis 1500 ans, protéger ce tombeau devenait nécessaire, tout en l'exposant au regard du public.
La transformation de l'hôtel particulier de la Place de Lorraine en Hôtel de Ville sera l'opportunité de lui offrir un nouvel environnement.
En 1985, une étude de Françoise Descombes, publiée par les Editions du C.N.R.S,donne une approche différente et complémentaire du personnage d'Alethius et de l'interprétation de l'épitaphe.
Le tombeau avant sa rénovation chez Mr Rolland Fisch.
Photo Jean-Baptiste FABRY
Le tombeau quartier des Ménafauries
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Lu pour vous dans « Le journal de Valence » à la rubrique : archéologie et vandalisme. Article recueilli par M. Alain Saint André
Dernière nouvelle !
TROIS SARCOPHAGES GALLO-ROMAINS SONT DÉCOUVERTS À CHARMES (Ardèche)
UN INCONNU LES DÉTRUIT À COUPS DE MARTEAU
De notre envoyé spécial M. LIENARD
Charmes (Ardèche), le 5 octobre 1934.
Il en est des recherches archéologique, comme de certaines maladies inguérissables à forme lente. Quand on en a subi les atteintes, il est vain d’espérer qu’on réchappera.
C’est un fait cent fois vérifié, celui qui a donné dans la vielle pierre, ne peut jamais s’en détacher tout à fait.
On le constate aujourd’hui à Charmes, ce curieux village ardéchois, où deux personnes ont entrepris des recherches fort intéressantes, lesquelles connurent un succès complet, succès que le geste imbécile d’un vandale a singulièrement
Toutes ces photos ont été réalisées sur des supports en verre , transformées en positif par les Compagnons.
Supports photos Jean-Maurice GAUDRY
A LA RECHERCHE D’UNE NECROPOLE
Au printemps dernier lors de travaux de défonçage exécutés par M. A. Robert, dans un champ situé à proximité de la gare de Charmes. au sud exactement et appartenant à Mme Belle et à M. Desfond, des morceaux importants de briques furent soulevés par le tracteur.
C’est à une profondeur d’environ soixante centimètres, que la présence de ces briques fut décelée
Cette première découverte à dire vrai assez banale dans certains coins de Charmes fut rapidement complétée par d'autres, plus intéressante
Des morceaux de roche de Crussol, travaillée apparurent sous le soc, et des ossements friables et pulvérisés au premier choc furent également découverts.
Instruits de ces constatations par l’agriculteur, M. Paya instituteur à Charmes et M. l’adjudant chef Beaux, en garnison à Metz, mais propriétaire à Charmes, obtinrent l’autorisation d'entreprendre des recherches sérieuses et complètes à l'automne.
Des repères précis furent posés et les travaux commencèrent aussitôt que l'état des cultures le permit. MM. Paya et Beaux, l'un écourtant ses vacances, l'autre ayant fait coïncider une permission avec la période choisie, entreprirent leurs recherches. Elles devaient être fructueuses.
Trois tombes furent mises à jour aux emplacements précis qui avaient été identifiés. A soixante centimètres de profondeur apparurent les sarcophages. Deux d'entre eux sont en pierre tendre de Crussol, le troisième en briques romaines.Ces briques larges et plates débordant sur leurs côtés longitudinaux et s’encastrant très exactement les unes dans les autres pour former une surface parfaitement lisse. Quelques–unes de ces briques portent des signes parallèles tracées, semble–t-il, par les doigts du tuilier, d'autres sont marquées de cercles concentriques qui semblent avoir été faits aussi avec l’index, le pouce servant d'axe. Il ne doit pas s’agir proprement d'une décoration, mais bien plutôt d’une marque distinctive de fabrique peut-être.
Les sarcophages dans la position où on les découvrit étaient orientés vers le soleil levant. Les plus rapprochés sont distants entre eux de 2m. 0;
le troisième est beaucoup plus au Sud.
On pense avec quel soin et quelles précautions, MM. Paya et Beaux continuèrent leurs travaux de dégagements. Soucieux de conserver à leur trouvaille tout ce qu’elles pouvaient avoir de précieux
pour les études archéologiques futures, les deux chercheurs laissèrent strictement à leur place, sarcophages, squelette et ossements. Il est superflu de dire en effet, que lorsqu’on arrive à se
passionner pour des recherches de cet ordre et qu’on les entreprend soi-même, pioche en main, on est respectueux de ses propres découvertes.
Le projet des chercheurs, lorsque les sarcophages furent mis à jour, fut de dégager entièrement le plus grand des trois, en creusant autour de cette pièce une tranchée
permettant de glisser au- dessous des traverses devant servir à le sortir de terre. Ce projet resta à l’état de projet. MM. Beaux et Paya quittèrent leurs sarcophages le soir du 30 septembre,
remettant au lendemain la suite de leurs travaux.
Toutes ces photos ont été réalisées sur des plaques en verre , transformées en positif par les Compagnons.
UN GESTE INCOMPRÉHENSIBLE
Lorsque M. Beaux se rendit, le 1er octobre à ce qu’on peut, semble-t-il, appeler la nécropole, il fut étonné de trouver en route des ossements dispersés. Sa
surprise et sa déception devaient être complètes quand il parvint à son champ de travail. Un imbécile, un vandale — on préfère employer le singulier, car tant de sombre stupidité n’a pu germer
que dans le cerveau d’un seul maniaque — avait saccagé le travail des archéologues. Avec un marteau dont le manche fut retrouvé sur place, on avait détruit presque entièrement le grand sarcophage
et réduit le squelette en poussière… Les ossements étaient dispersés dans le champ et sur le chemin.
M. Beaux et après lui, M. Paya, ne purent que constater, la mort dans l’âme, la triste fin de leurs travaux et tacher de reconstituer les restes épars du sarcophage
saccagé.
Ils les ont mis à l’abri, car une offensive du vandale est toujours possible et s’efforcent de reconstituer morceau par morceau les pièces détruites Je les ai trouvés s'employant à ce jeu de
puzzle gallo–romain. Ils y mettaient un soin qui prouve celui qu'ils ont dû dépenser depuis le début de leurs recherches.
Ils ont mis au courant de leur découverte M. Régné, archiviste départemental de l'Ardèche et M Madier, conservateur départemental des Antiquités et objets d'art, qui les ont
reçus jeudi après-midi, L'intérêt soulevé dans les milieux officiels par les travaux des deux chercheurs, fait espérer que leur effort n'aura pas été vain et que l'on en tirera le meilleur profit
dans le domaine archéologique.
CHARMES–LA–ROMAINE
Ces découvertes en amèneront–elles d'autres plus significatives encore ? Le champ où les trois sarcophages ont été trouvés est–il une vaste nécropole justifiant l'existence
d'une grande cité gallo-romaine sur l'emplacement actuel de Charmes ? L'extraction fréquente hors de terre, de tuiles très caractéristiques de l'époque gallo-romaine, semble déjà significative.
On sait, d'autre part, que Charmes possède la tombe du consul romain Alethius, mort en l'an 512, tombe sur laquelle ont été relevées des inscriptions que traduisit le savant abbé Rouchier.
Des traditions orales, enfin. parlent de canalisations romaines, dont une partie apparaît par endroits, sur une centaine de mètres au quartier des Châtaigniers (commune de
Saint Georges). D'autre part, lors de la construction d'un immeuble au nord de la gare les fouilles entreprises pour l'édification des fondations, décéla d'imposants travaux souterrains de
maçonnerie. Tout cela incline à penser que l'archéologie trouverait à Charmes l'occasion de magnifiquement s'employer.
Après le tombeau du grand consul, après l'autel du IVe siècle portant les insignes du Christ et qui se trouve aujourd'hui au Musée de Saint Germain, Charmes allait augmenter
ses trésors, d'un sarcophage gallo–romain admirablement conservé. Le marteau d'un vandale l'en empêche.
N'importe, MM. Paya et Beaux ont tout de même bien travaillé pour la science et pour l'histoire. Au surplus, il n'est besoin que de les approcher, si peu que ce soit, pour être
persuadé qu' ils n'en resteront pas là.
Toutes ces photos ont été réalisées sur des plaques en verre , transformées en positif par les Compagnons.
La fouille dans son contexte
De nombreux débris antiques jonchent le plateau des ménafauries. Des murs en élévation peuvent être observés à 400 mètres au bord du chantier (sitra) à 200 m on trouve des mines exploitées dès le Moyen-âge .
Neuf tombes ont pu être fouillées.
Circonstances de la Découverte
Au printemps 1984 ,la commune de charme commence la construction d’un réservoir d’eau pour desservir le quartier des Ménafauries.
Les engins de terrassement entament la butte de loess afin d’élargir le chemin de terre pour le passage de divers engins.Des tégulés et des ossements humains sont mises à jour.
L’autorisation de sauvetage pour une tombe découverte est accordé le 28 septembre 1984.Des travaux de construction du réservoir se poursuivent et d’autres tombes apparaissent.
Cette nécropole est caractérisé par des sépultures orientés en majorité Nord-Sud construites :
◘ coffre de dalle
◘ coffre de tuiles
◘ coffre mixte
une exception une fosse en pleine terre
on trouve également deux réoccupations
Le pendage est orienté comme suit :
◘ Nord-Sud
◘ Ouest- est
Le dépôt funéraire est caractérisé par des objets plutôt de rebut (mal cuit, mal tourné)
Les 2 pièces de monnaie (fin du 3e siècle et milieu du 4e siècle) s’accorde bien avec les modes funéraire décrit par S. Gagnaire.
Par contre, après étude de la thèse de Monsieur Colardelle sur les sépultures dans les Alpes, cette nécropole n’est pas postérieure au 5e siècle d’après la typologie, elle se rattache à la fin de la période antique.